Sheng huo xiu
(Life Show) de Jianqi Huo
avec Hong Tao, Zeru Tao, Yueming Pan, Yang Yi Chine-2002-1h46-VOST
"Grand Prix et Prix d'Interprétation Féminine pour l'actrice Tao Hong, au Festival International de Shanghai, 2002"
Le débat en intégralité (audio uniquement, 37min, wma)
Une femme chinoise indépendante se heurte au conservatisme et à l’avidité d’une société restée très patriarcale. Dans l’atmosphère colorée d’un marché nocturne à Shanghai, un film habité par la grâce d’une actrice hors pair. La nuit, la belle Lai Shuang Yang, divorcée, la trentaine, tient une gargote sur le marché de Shanghai. Sa spécialité : les cous de canard rôtis. Le jour, elle dort. Enfin, quand elle peut. Car elle doit aussi veiller sur son neveu Duo’er, que sa belle-sœur lui confie pour pouvoir boursicoter tranquille ; sur son frère Jiujiu, junkie ; sur son aide-cuisinière A-Mei, amoureuse de Jiujiu et déprimée. Lai Shuang Yang doit aussi s’occuper du dossier de la maison dont sa famille a été dépossédée pendant la Révolution culturelle. Pour couronner le tout, un projet de modernisation du marché met son restaurant en péril. Mais elle fait face – et c’est bien ça le problème. Elle qui voudrait se remarier, son indépendance fait peur aux hommes…
Forcée de s’émanciper pour survivre, Lai Shuang Yang se retrouve en porte-à-faux avec une société à prédominance masculine, encore très patriarcale et traditionnelle. À travers son héroïne, Huo Jianqi montre une Chine entre deux mondes, où les mentalités sont à la traîne des bouleversements économiques. Pour cela, il mêle images à l’esthétisme poussé et observation au plus près de la réalité. Il atteint par moments un état de grâce visuel, notamment quand il montre le marché nocturne de Shanghai : un monde coloré de lumières, de couleurs, d’odeurs, de visages, qui donne au film sa tonalité très particulière. C’est aussi un film d’acteurs, et d’une actrice en particulier. L’interprétation de Hong Tao dans le rôle principal est remarquable. La beauté et la mélancolie qui émanent d’elle restent palpables longtemps après qu’elle a quitté l’écran. (ARTE)